Top articles
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Généalogie d’une banalité, Sinzo Aanza (par Mélanie Talcott)
« L’homme n’est pas étanche, il est d’une porosité inévitable, sournoise mais inévitable » Sinzo Aanza « Le véritable salaire de la désobéissance civique arrive. Ne fermez pas votre radio, ne changez pas de chaîne, car l’histoire va s’écrire sous vos...
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La Main de brouillard, Nicolas Rozier (par Murielle Compère-Demarcy)
1. Marcher sur les traces d’un « poète noir » (A. Artaud) revient à fouler la cendre brûlante surgissant – rutilante et rugissante toujours – de la fosse sépulcrale d’« où l’oubli dans sa galerie des morts / dresse ses entailles d’incandescence ». Pour...
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Poèmes d’après suivi de La route de sel, Cécile A. Holdban (par Marie-Josée Desvignes)
Creuser la matière amour, chercher dans la nuit du monde l’essence sauvage de nos vies, atteindre à ces eaux frémissantes, l’espoir chevillé au cœur plein de « peut-être », quand le mystère du temps absorbe toutes les déchirures : « Combien de passages...
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Rivière fantôme, Dominique Botha (par Stéphane Bret)
Le roman de Dominique Botha, écrit à la première personne, comporte deux personnages principaux : elle-même, et son frère Paul Botha, un jeune homme désireux d’échapper aux contraintes familiales, qui se sent très tôt rebelle et rétif à toute forme de...
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Pasolini, René de Ceccatty (par Philippe Leuckx)
Un essai éblouissant d’intelligence critique et sensible Noguez le disait déjà, devant analyser en philologue rompu à l’exercice difficile d’admiration critique, lorsqu’il l’évoqua dans les Dossiers du cinéma (Casterman), en 1969-1970), l’œuvre de Pasolini...
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Un dernier verre à l’auberge, Emmanuel Moses (par Philippe Leuckx)
L’univers poétique de Moses n’est guère éloigné de celui dans lequel il plonge Monsieur Néant, héros malgré lui de son roman, paru à La Bibliothèque. On retrouve ce goût d’un réalisme décalé, mâtiné de fantastique ordinaire, d’incongruités de sens, et...
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Un autre loin, Silvia Baron Supervielle (par Didier Ayres)
Divagation et mort de la divagation Il y a quelques jours j’ai achevé la lecture du dernier livre de Silvia Baron Supervielle, et il m’apparaît maintenant clairement que cette lecture est vraiment d’un ordre poétique, cela dans la mesure où toute poésie...
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Acteur de l'écriture, Dieudonné Niangouna (par Marie du Crest)
Le guerrier de Brazzaville La collection du Désavantage du vent regroupe de nombreuses contributions à la connaissance des écritures théâtrales contemporaines à partir de la figure tutélaire de Jean-Luc Lagarce. Des auteurs comme Dieudonné Niangouna parlent...
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Iphigénie Agamemnon Electre, Tiago Rodrigues (par Marie du Crest)
Dans le travail de Tiago Rodrigues, la part faite aux « grands textes fondateurs » du théâtre occidental est importante de Shakespeare aux auteurs tragiques grecs, ici, Euripide pour Iphigénie, Eschyle pour Agamemnon et Sophocle pour Electre. Il reprend...
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Belgrade, Angelica Liddell (par Marie du Crest)
« Traversée de douleur » Liddell écrit en 2008 Belgrade, soit deux ans après les évènements qui constituent le tout début de la pièce : l’hommage rendu par ses partisans serbes, à Slobodan Milosevic, mort en prison aux Pays-Bas alors que son procès devant...
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Marina Tsvétaïéva, mourir à Elabouga, Vénus Khoury-Ghata (par Stéphane Bret)
Vénus Khoury-Ghata nous livre dans cet ouvrage consacré à la poétesse Marina Tsvétaïéva non pas une biographie classique, dont les éléments principaux sont consignés en fin de volume pour mieux repérer le lecteur pas forcément familier des détails de...
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Marcher, Tomas Espedal (par Marie-Josée Desvignes)
Qu’est-ce qui peut pousser un homme, un écrivain, un poète à décider de tout quitter et à se mettre en route, marcher vers l’inconnu ? Faut-il une raison particulière pour cela ? Je suis heureux parce que je marche, le ton est donné ! Le premier chapitre...
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L'une et l'autre, suivi de mes pairs, Maïssa Bey (par Nadia Agsous)
« Je suis votre hôte aujourd’hui. A la fois celle qui est reçue et celle qui accueille. Vous me recevez chez vous et je vous accueille dans ma demeure de mots, au seuil de laquelle je me tiens portes ouvertes », écrit Maïssa Bey au début de son dernier...
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Mon Père et ma Mère, Aharon Appelfeld (par Gilles Banderier)
Il paraît qu’à mesure qu’on vieillit, les souvenirs d’enfance se font de plus en plus nets et précis. Des scènes qu’on croyait totalement effacées de la mémoire (ou jamais enregistrées) ressurgissent avec la couleur d’un événement qui se serait déroulé...
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Les druzes de Belgrade, Rabee Jaber (par Victoire Nguyen)
Le temps de l’exil Pour comprendre ce magnifique roman, il faut se replonger dans l’Histoire du Liban du 19e siècle lors des affrontements entre les Chrétiens Maronites et les Druzes. Ces derniers sont des Arabes dont la population vit aussi bien en Syrie,...
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La longue attente de l’ange, Melania G. Mazzucco (par Victoire Nguyen)
Le roman du Tintoret Publié en 2008 en Italie sous le titre La Lunga Attesa dell’ Angelo, ce roman est pour la première fois traduit en français par Dominique Vittoz et publié chez Flammarion. Il s’agit d’un récit de la vie du peintre célèbre Jacopo Robusi,...
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Cabaret Biarritz, José C. Vales (par Philippe Chauché)
« Ah, Biarritz ! Qui n’a point vécu cet âge d’or à Biarritz ne connaît ni la vie ni ses plaisirs. Telle que vous me voyez aujourd’hui, j’administre ce modeste salon de thé, ici, dans le sombre Paris, mais il fut un temps où dépendaient de moi les fastes...
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Scènes de la vie d'un propre à rien, Joseph von Eichendorff (par Lionel Bedin)
Le voyage et l’amour : tels sont les deux sujets de ces Scènes de la vie d’un propre à rien, récit de Joseph von Eichendorff. Pour faire simple : Un « propre à rien » qui se dore au soleil pendant que son père s’épuise au moulin finit par partir sur les...
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Toute une expédition, La vie héroïque du conquistador qui rêvait de gloire et de Californie, Franzobel (par Patryck Froissart)
Ce long récit aux sombres fulgurances a pour sujet principal la désastreuse odyssée menée par le conquistador Hernando de Soto de 1539 à 1542 à travers tout le sud-est des actuels Etats-Unis à la recherche d’un fantasmatique Eldorado. Une cupide obstination,...
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La Stupeur, Aharon Appelfeld (par Anne Morin)
Tout quitter, comme on se dépouille d’un vêtement devenu trop petit et qui enserre. Mais que signifie tout quitter quand ce tout ne recouvre que souffrance, incompréhension, impossibilité à s’exprimer, à se dire ? Iréna a vécu toute son enfance près d’Adéla,...
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Jeunesse sans Dieu, Ödön von Horváth (par Léon-Marc Levy)
Le désespoir qui suinte de chaque ligne de ce beau roman de von Horváth est d’autant plus poignant qu’il n’est pas ostentatoire, qu’il ne s’exprime pas du tout en plaintes ou invectives. Le drame historique qui se joue en fond de tableau – on devine la...
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Technique du coup d’état, Curzio Malaparte (par Didier Smal)
« Je hais ce livre. Je le hais de tout mon cœur. Il m’a donné la gloire, cette pauvre chose qu’on appelle la gloire, mais il est en même temps à l’origine de toutes mes misères ». Ainsi Malaparte ouvre-t-il une préface rédigée en 1948 pour la réédition...
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Le semeur de peste, Gesualdo Bufalino (par Léon-Marc Levy)
Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures, Et d’un grand crucifix décoré seulement, Où la prière en pleurs s’exhale des ordures, Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ; (Baudelaire. Les phares) Clairement, ce roman plonge ses sources dans...
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Je t’écris de Bordeaux, Blessures et refleurissements, Giuseppe Conte (par Marc Wetzel)
Quand l’auteur, depuis Bordeaux, Gênes, Dublin ou Nice, écrit ces textes, il a, à l’entrée de ce siècle, 55 à 57 ans : son corps, purement et simplement, « décline » – et quoi de plus logique, mais aussi de plus absurde, qu’un fleuriste qui se fane ?...
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Le Cauchemar, Hans Fallada (par Didier Smal)
Der Alpdruck (1947), en allemand signifie le cauchemar, mais aussi le mauvais rêve, celui dont on s’éveille en priant qu’il n’ait été qu’un moment d’égarement du cerveau, celui qui laisse en sueur et qui parfois incite à se lever, sortir de la chambre,...